A l'époque où l'on parle de plus en plus de patrimoine, de culture ou de
richesses naturelles, il serait bon d'avoir une bonne définition de l'Oisans.
Contrairement à ce qui est trop souvent divulgué, l'Oisans n'est pas un massif.
En fait, géographiquement, cette région correspond au bassin versant de la
Romanche, c'est-à-dire au réseau hydrographique de la Romanche et de ses affluents.
Toute goutte de pluie tombant sur un versant qui lui permet de rejoindre un
torrent se jetant lui-même dans la Romanche, sera tombée en Oisans.
L'Oisans comprend donc la vallée de la Romanche et celles de tous ses affluents.
Bien sûr, entre deux vallées, il y a des lignes de crêtes constituant les
massifs uissans.
Celui des Grandes Rousses sépare le sous-bassin de l'Eau d'Olle de celui du
Ferrand.
Le Plateau d'Emparis, lui, délimite la vallée du Ferrand de celle du Chazelet.
Les frontières avec les régions avoisinantes passent par des cols importants
: Pas de la Coche, Croix de Fer, Lautaret, Col d'Arsine, Col des Écrins,
Col de la Temple, Brèche d'Olan, Col de la Muzelle, Col du Rochail et Col
d'Ornon pour ne citer que les plus prestigieux. Entre ces cols, de hauts
sommets sont frontaliers avec l'Oisans et d'autres régions.
Les Écrins sont limitrophes avec le Briançonnais, le Grand Pic de Belledonne
avec le Grésivaudan, la Muzelle avec le Valbonnais...
Par contre, la Meije est entièrement uisanne et le Pelvoux est étranger à
l'Oisans.
Les réglons voisines à l'Oisans sont également des bassins versants. Ainsi,
le Briançonnais correspond à celui de la Haute Durance, le Valbonnais à
celui de la Bonne, le Grésivaudan à celui de la Moyenne Isère et la Maurienne
à celui de l'Arc.
Géologiquement, l'Oisans est englobé dans les massifs cristallins externes des
Alpes occidentales. C'est légèrement en contrebas, à l'est du col du Lautaret, que passe la
limite avec les Alpes Internes (front Pennique).
Il a fallu attendre les années 1980 pour que l'Oisans soit interprété par les géologues à la lumière des principes de la tectonique des plaques. En effet, depuis cette époque, on explique les massifs cristallins tels que Belledonne-Taillefer ; Grandes Rousses-Rochail ; Emparis-Mont de Lans comme étant des structures individualisées les unes des autres dès le Jurassique (il y a environ 180 millions d'années) sous la mer. Ces structures, dénommées blocs basculés par les géologues, appartenaient alors à la marge continentale européenne d'un vaste océan, "la Tethys", qui séparait l'Eurasie de l'Afrique. C'est ainsi que les versants est de ces massifs sont devenus, aux yeux des spécialistes, de gigantesques failles ayant permis l'individualisation de ces blocs sous une mer devenant de plus en plus profonde. C'est dans cette mer que se sont déposés les calcaires argileux bien stratifiés que l'on retrouve dans les falaises de Villard Reculas ou de Prégentil.
Durant l'ère tertiaire, cet océan devra se refermer par convergence de l'Italie
vers nos régions.
Les calcaires devront alors se plisser pour répondre à ce raccourcissement.
Certains blocs cristallins, sous les formidables poussées, seront amenés à
"chevaucher" des terrains plus récents qu'eux (chevauchement de la Meije et du Combeynot).
Par la suite, l'Oisans se soulèvera à son tour, comme l'ensemble des Alpes,
pour atteindre les altitudes actuelles.
La dernière touche sera amenée par les glaciers qui surcreuseront les profondes
vallées permettant aujourd'hui de pénétrer à l'intérieur du massif des Écrins.
Depuis 10 000 ans, ces glaciers ont reculé mais leur présence et volume imposant
font encore aujourd'hui de l'Oisans le plus grand château d'eau français.
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Conception des cartes :
Kaliblue
Photographies :
www.images-et-reves.com, Jean Marc Giraud, Mathieu Jeannin,
Patrick Morel & Patrick Lévèque
Textes : Oisans Accueil - 2005-2008 .
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